Avec ce cours complet à
consulter gratuitement j'espère
réussir à vous donner envie de partir en balade,
un petit
bloc de papier en poche, une minuscule boîte d'aquarelle,
quelques pinceaux et un peu d'eau. Vous verrez que vous ne rentrerez
bientôt plus bredouille même si vous n'avez pas eu
l'occasion de "croquer" quelques jolis paysages. Car l'essentiel d'un
loisir créatif comme la pratique de l'aquarelle
réside
dans le fait qu'elle nous apprend à ouvrir les yeux et
à
redécouvrir le monde. L'utilisation du dessin comme
activité d'éveil
dès
la maternelle confirme le rôle majeur que joue une pratique
artistique dans le développement des sens.
Jusqu'à la fin
du XIXe siècle, il était de bon ton, surtout dans
le
cadre d'une éducation bourgeoise, que la pratique de la
musique
et de la peinture soit approfondie à tel point que
professionnels et amateurs pouvaient souvent atteindre des niveaux
techniques équivalents. L'aquarelle figurait en
très
bonne place dans l'éducation des jeunes filles de bonne
famille,
surtout au sein de la "gentry" anglaise. L'Angleterre est d'ailleurs
considérée par les historiens d'art comme un des
hauts
lieux du développement de l'aquarelle, surtout
grâce aux
paysagistes qui ont su utiliser cette technique avec brio,
bénéficiant de l'expérience des
Hollandais, mais
aussi des Français et des Italiens. L'aquarelle a d'abord
rempli
une fonction de "coloriage" par effet de transparence, notamment pour
le dessin topographique d'architecture au crayon. A
l'époque, le
dessin primait sur la couleur. Puis, au début du XIXe
siècle, elle a acquis ses lettres de noblesse en tant
qu'expression artistique à part entière. On peut
dire que
l'aquarelle a en fait bénéficié de
l'essor
industriel. En effet, une éducation bourgeoise
n'était
pas complète tant que le jeune homme ou la jeune femme
n'avait
pas découvert le monde, son carnet de croquis à
la main.
Démocratisation
Cette éducation artistique, pour le moins
élitiste il
faut l'avouer, s'est heureusement démocratisée
aux cours
des ans. Notamment avec des cours de dessin
intégrés aux
programmes de l'école laïque. Avant les
années
soixante-dix, seuls quelques élèves chez qui des
professeurs avisés détectaient un don
véritable
étaient encouragés à pousser leur
formation
artistique au-delà du milieu scolaire. Puis il y eut les
baccalauréats avec options artistiques qui pour la
première fois valorisaient véritablement les
talents.
Personnellement, j'ai eu la chance de faire des études
dans les années 70 dans un
collège
où la pratique du dessin avait de l'importance aux yeux des
chefs d'établissement. On nous apprenait non seulement les
techniques classiques du dessin mais aussi leur mise en oeuvre dans un
processus de création artistique. Jusqu'à la
troisième, notre professeur de dessin n'hésitait
pas
à emmener toute sa classe voir un film de Jacques Tati pour
ensuite proposer à ses élèves de
traduire sur
papier, avec leurs moyens, les émotions ressenties lors de
la
projection. Il semble que l'on retrouve parfois encore cette approche
intelligente des arts graphiques au sein des collèges du
secondaire même si les moyens mis en oeuvre sont de plus en
plus
réduits. A travers une série de questions
progressives auxquelles
nous
répondons à l'aide d'exemples
illustrés, nous vous
proposons d'acquérir les bases indispensables à
une
pratique autonome. Pas question pour autant de vous ennuyer avec des
exercices fastidieux et répétitifs. Trop
d'ouvrages
basés sur ces vieilles méthodes provoquent
rapidement un
rejet du lecteur. Pas question non plus de vous fournir des canevas
rigoureux que vous n'auriez plus qu'à remplir
consciencieusement
sans aucune initiative personnelle car le hasard est un
élément majeur de l'art de l'aquarelle, la
même
action ne produisant que très rarement le même
effet.
Entrent en ligne de compte la température de l'eau, le type
de
papier, la qualité des pigments, les conditions de
séchage... et l'humeur de l'artiste !