Grattage
Tous ces petits procédés trouveront leur
utilité
à un moment ou un autre, surtout si vous travaillez sur le
motif
car ils permettent en quelques gestes simples de reproduire des
matières ou des textures que l'on rencontre couramment dans
la
nature.
Cutter (X-acto) ou à la lame de rasoir
Deux outils sont particulièrement bien adaptés
à
cette technique qui nécessite un coup de main et une
certaine
habitude pour éviter d'abîmer le papier.
Entraînez-vous sur des échantillons de papiers de
différentes épaisseurs pour vérifier
comment
ceux-ci vont réagir à ce traitement
plutôt agressif.
A gauche, le cutter traditionnel à lame rectangulaire
cassable.
On se servira aussi bien de la pointe que de l'aplat coupant en
retirant la lame de l'appareil.
A droite, le cutter type X-acto à lame triangulaire ultra
coupante (type scalpel). C'est l'outil idéal car il permet
à la fois de tracer des traits fins dans de l'aquarelle
fraîche, de gratter une ligne ou des éclats sur un
papier
bien sec et de frotter l'aplat de la lame pour retirer
délicatement des pigments sur une surface plus large.
Utilisez ces différents outils pour gratter votre aquarelle.
N'appuyez pas fort pour éviter de traverser la feuille ou de
faire des trous.
Textures par frottement
Descriptif des différents effets obtenus par frottement
Tout d'abord, préférez les peintures en tubes,
sinon
préparez à l'avance une pâte
légèrement crémeuse à
partir de couleurs en
godets. Côté pinceaux, optez pour des brosses
assez
rigides (comme les soies de porc pour la gouache) ou des pinceaux en
poil de martre très courts.
Ces derniers vont souffrir de ce traitement intensif alors
réservez plutôt vos vieux pinceaux à
cet usage.
A. Utilisez
une petite brosse
que vous tremperez dans votre pâte de couleur. Essuyez-la
légèrement sur un papier absorbant pour supprimer
l'excès d'humidité avant de frotter le bout des
poils sur
une feuille de papier aquarelle à grain moyen. A certains
endroits, la couleur adhère plus qu'à d'autres,
donnant
des effets de matière plus ou moins dense. Une
méthode
intéressante pour représenter des sols en terre
ou des
murs en torchis (comme ci-dessous).
B.
Même chose que
précédemment mais en mélangeant
plusieurs teintes
entre elles. Ici du vert clair avec de la terre d'ombre
brûlée. Le résultat correspond assez
bien à
des terrains en friche, moitié herbe, moitié
terre.
C.
Après la même
préparation des couleurs que dans les deux premiers
exemples,
vous n'allez pas essuyer votre pinceau enduit de bleu sur un papier
absorbant mais travailler directement sur votre papier en
traçant des lignes parallèles. Les premiers
traits sont
bien chargés en peinture fraîche puis la couleur
se fait
plus rare, donnant cet effet caractéristique des reflets sur
l'eau ou des vaguelettes dues au vent.
D. Dans ce
cas, vous allez
frotter votre pinceau sur le papier en formant un cercle. Vous
obtiendrez ainsi un beau soleil bien rond et lumineux projetant ses
rayons alentour, ou encore le dessin d'un buisson en boule roulant sous
le vent.
E. Testons
maintenant le
frottement presque à sec d'un bleu clair sur un papier
à
grain fin. Laissez les blancs se former naturellement là ou
la
couleur commence à manquer. Rechargez les poils du pinceau
brosse en couleur pâteuse et continuez ainsi
jusqu'à
former un ciel cotonneux tout à fait spectaculaire
même
à grande échelle.
F. Dans ce
cas vous
travaillerez avec une couleur un peu plus diluée. C'est en
appuyant avec le bout des doigts sur les poils du pinceau que vous les
écarterez jusqu'à obtenir l'équivalent
du
modèle éventail utilisé pour les
glacis à
la peinture à l'huile. Ensuite appliquez votre peinture
légèrement humide pour obtenir des hautes herbes
tout
à fait réalistes. Vous pouvez mélanger
plusieurs
couleurs entre elles avec ce procédé (vert clair
+ vert
émeraude comme dans l'exemple de droite).
G. Dernier
exemple avec le
même procédé que la mer (C) mais cette
fois avec de
la terre d'ombre brûlée pour imiter un sol
labouré.