Masques liquides
La conservation du blanc du papier est la principale préoccupation de
l'aquarelliste. Ceci est évidemment très difficile lorsqu'il s'agit
d'appliquer des fonds colorés tout en réservant de petites zones
blanches. On utilise alors des masques pour protéger les zones sur
lesquelles on ne veut pas peindre. Il s'agit soit de réaliser des
rehauts de couleur, ce qui pour l'aquarelliste qui travaille du clair
au foncé est évidemment délicat, surtout si vous vous interdisez
l'utilisation d'aquarelle ou de gouache blanche en fin de travail, soit
de protéger de grandes zones destinées à garder le blanc du papier, ou
sur lesquelles à la fin de votre travail vous appliquerez une couleur
plus claire. Bien sûr, on peut aussi masquer des parties peintes, avant
par exemple d'appliquer une peinture plus foncée. C'est aussi en se
servant de masques qu'on définira des séparations précises dans un
paysage (par exemple, une montagne se détachant sur un fond de ciel).
On peut d'ores et déjà déterminer qu'il existe cinq types de masques
utilisables en aquarelle.
On utilise pour cela des produits spécifiques comme le
"Grafigum*" de Lefranc Bourgeois à base de latex. (
Il s'agit d'un liquide à base de latex destiné à
réserver des formes sous des aplats de couleur à
l'aquarelle. Le graphigum se présente comme un liquide onctueux
ressemblant à du lait). Il suffit de
peindre les parties à protéger avec ce produit puis de
laisser sécher. Ensuite, on peut appliquer ses couleurs. Lorsque
l'aquarelle est sèche, on peut retirer facilement le masque en
frottant doucement du bout du doigt les endroits qui ont
été ainsi protégés.
Première étape : la pose du liquide. Après séchage, on peut passer la couleur.
Les parties réservées ont gardé la couleur du
papier, ou d'un fond de couleur si vous aviez au préalable
passé un lavis sur toute la feuille. Le graphigum est
idéal pour le papier, le carton, les calques, l'acétate.
On peut l'utiliser avec n'importe quel outil (pinceau, brosse, plume,
tire-ligne) ou le projeter avec une brosse à dents. Pensez
à bien nettoyer ces outils à l'eau savonneuse
après application.
Grâce à la protection du liquide à masquer, les herbes sont restées couleur papier.
Des caches en papier
En règle générale, c'est de calque que se
serviront les aquarellistes pour fabriquer des caches, puisqu'ainsi on
peut décalquer précisément les zones à
découper dans le calque, correspondant aux zones à
épargner sur votre peinture. Prenons le cas d'un paysage
décomposé en deux parties bien distinctes dans le sens de
la largeur. En haut, un ciel bleu, en bas, une montagne. Si vous
n'êtes pas sûr de votre trait et que vous craignez de
déborder malencontreusement lors de l'application des aplats de
La
reproduction, intégrale ou partielle, des textes, et leur
diffusion par voie électronique, sont autorisées
uniquement à l'usage privé des lecteurs et
à des
fins non commerciales, tant que les informations relatives au copyright
et à la provenance sont clairement indiquées.
couleur, vous pouvez découper au ciseau ou déchirer
à la main des caches en papier de la portion à
protéger.
Le ciseau vous permettra d'obtenir un trait
précis, alors que le contour obtenu avec une feuille
déchirée à la main sera plus aléatoire. Sur
ce principe, on peut même créer des pochoirs dans un
matériau fin transparent mais rigide.
Papier adhésif transparent
Les illustrateurs qui utilisent l'aérographe connaissent bien
cette méthode qui consiste à prédécouper
des caches dans de la feuille plastique autocollante spécifique.
Ruban adhésif
C'est la méthode la plus rapide et la plus facile à
mettre en oeuvre. Les bandes de Scotch sont collées et
décollées deux ou trois fois de suite sur une autre
feuille afin de diminuer le pouvoir adhésif du matériau
qui arracherait le support papier si on l'appliquait directement sur le
dessin définitif. Alors qu'en "usant" leur surface collante, ils
restent souples et faciles à retirer par la suite.
Prenons l'exemple de lignes blanches se détachant sur un fond de
couleur. Ces formes seront découpées au cutter dans des
bandes de Scotch. Après la petite manipulation destinée
à modifier le pouvoir adhésif, on applique
délicatement ces caches sur la composition originale et on
appuie doucement avec le doigt pour les faire tenir sur le papier.
Ensuite, on peint l'aplat rouge sans se soucier des réserves
blanches.
Les parties réservées par le ruban adhésif
se détachent très nettement sur le fond du papier.
Masques à la cire
Dernière possibilité classique de masquage de parties
destinées à rester claires : l'utilisation de cire de
bougie transparente. Différence notable par rapport aux autres
méthodes : l'application de cire est définitive et le
matériau ne peut pas être retiré
ultérieurement.
De la cire de bougie blanche ordinaire fera parfaitement l'affaire.
La cire a la particularité de repousser la peinture liquide, qui
du coup ne se fixe pas sur les zones qui ont été
traitées. Certains aquarellistes n'hésitent pas à
utiliser des crayons de couleur gras pour enfants à base de cire
pour dessiner des motifs sur lesquels la peinture n'adhérera pas.